Changeons de politique
Cessons d’abord de mettre encore plus d’argent public pour continuer
de faire ce qui ne marche pas. Développons autrement les ressources
allouées à nos quartiers pour permettre à leurs habitants d’accéder
à une meilleure scolarité, à l’emploi et à un logement harmonieux.
- l’école :
L’immobilité massive du système éducatif et la nuisance
conservatrice syndicale nous obligent à de nouvelles pratiques :
- une offre diversifiée de programmes et de méthodes à partir d’un
socle commun de connaissances élémentaires.
- une réelle autonomie des établissements d’enseignement, l’abandon
de la carte scolaire pour permettre de choisir son école. Osons de
nouvelles expériences pour cesser de maintenir des enfants démotivés
dans des écoles qui ne leur conviennent pas. (apprentissage à 14
ans, etc…).
Donnons à ceux qui arrivent en France légalement, parents et enfants
qui ne parlent pas notre langue, un enseignement exigeant du
français dans des classes spécifiques et un suivi dans leur
processus d’adaptation à notre société. Faisons du rattrapage pour
ceux, plus anciens, qui peinent en la matière.
Redonnons aux équipes pédagogiques le moyen de rétablir leur
autorité de maîtres, remettons les pères dans leur rôle d’éducateurs
responsables.
Des équipes-relais devraient systématiquement faire le pont entre
l’école et les familles en difficulté car les abandonner ne serait
pas digne de la République
- la formation :
Confier des formations mieux adaptées aux offres d’emplois à des
associations réellement connectées au monde du travail et à ses
réalités, animées par des représentants du secteur privé en relation
avec les unions patronales.
- l’emploi :
A compétence égale pas de discrimination à l’embauche ni dans le
privé ni dans la fonction publique qui ne montre guère l’exemple.
Proposer des séminaires de remise à niveau correspondant aux
compétences et besoins des individus dont aucun ne doit rester sur
le carreau.
- les aides sociales :
Pas de droits sans devoirs. Récompenser l’effort et le mérite, aider
ceux qui ont de vrais handicaps et encourager ceux qui veulent s’en
sortir. Attirer des tuteurs bénévoles expérimentés pour étoffer les
équipes professionnelles, pour conseiller et mettre sur rail de
jeunes adultes qui veulent créer leur entreprise.
Les maires devraient avoir à leur disposition des jeunes du service
civique volontaire et des retraités, salariés ou bénévoles, pour
aller vers
les administrés et recenser les besoins, voir où ils pourraient être
utiles, là où les budgets seraient insuffisants pour de telles
missions. Ne laissons pas les fondamentalistes s’en emparer.
Il faut revenir à une démocratie participative, à des opérations
expérimentales conçues à partir du terrain avec des acteurs de
terrain bien formés pour permettre une réelle ascension sociale des
quartiers vulnérables.
- la politique urbaine :
Il faut s’appuyer sur des organismes, élaborer des projets et
exploiter des fonds où le secteur privé soit bien représenté et
accorder davantage d’attention au partenariat public-privé.
L’Etat devrait faciliter la mobilité et la rotation dans les HLM
(par des baux réduits dans le temps) pour accueillir les plus
démunis et inciter à la sortie du locatif pour encourager ceux qui
le souhaitent à devenir propriétaire. Les habitants devraient être
mieux associés à la décision sur le type de rénovation à prévoir
dans leur habitat et aussi à la gestion de leurs immeubles.
En résumé : un cocktail de mesures avec de la responsabilisation,
davantage de soutien mais aussi de participation des habitants et du
secteur privé voire bénévole vue l’ampleur des besoins.
Entretiens entre Christian Julienne,
Président de l’association Héritage et Progrès,
et Catherine Chastenet, FAFL
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