Dans l'air du temps
D'où venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous?*
(*) titre d’un tableau de Gauguin
Nous avons - en tant que Français - un héritage: il nous vient de nos ancêtres.
Nous pouvons tous le revendiquer; à chacun, il nous a été légué - souvent au prix de lourds sacrifices - par les générations précédentes.
A notre tour, nous nous devons de le transmettre à ceux qui suivent.
Notre pays - la France - civilisation d'origine chrétienne, au cœur de l'Europe, à la culture riche et variée, s'est illustré à maintes reprises au cours des siècles dans les domaines les plus divers et a joué un rôle très important au cœur de l'Histoire. Il a donné au monde des chefs-d'œuvre, son patrimoine artistique est toujours admiré.
Notre pays, à certaines époques, a souvent servi d'exemple; il a produit de grands hommes, il a été respecté, parfois craint, envié souvent. Son parcours a aussi été très douloureux mais toujours, il a surmonté ses épreuves et vaincu ses difficultés.
« Fluctuat, nec mergitur »
De ce passé, nous sommes nés; il est notre commun partage.
La physionomie du monde a changé
La France fait maintenant partie d'un ensemble dans lequel les solidarités se renforcent et deviennent plus homogènes, les dominations moins accentuées, les techniques de communication très rapides.
Toutefois - à l'examen - et sans vouloir se livrer à des critiques inutiles de la société française, plusieurs facteurs d'inquiétude apparaissent, même aux yeux non exercés.
Notre pays s'essouffle dans son effort de modernisation ayant à lutter contre un syndicalisme archaïque et des corporatismes dépassés. Certains s'accrochent à des privilèges anciens qui ont perdu leur raison d'être et empêchent les autres d'avancer.
Vingt ans de socialisme ont façonné les esprits en dévalorisant le caractère sacré du travail et du travail bien fait, en évoquant inlassablement la «ridicule» France des loisirs qui nous fait perdre notre compétitivité, en permettant la transgression de toutes les règles, en encourageant la recherche de protections permanentes, de «soutiens psychologiques» offerts par l'Etat dans n'importe quelle situation, autrement dit l'assistanat à la place de la responsabilisation.
On ne répétera jamais assez que des années de laxisme dans tous les domaines ont transformé les mentalités et que la tâche du redressement n'est pas facile.
Pourtant, les atouts existent. Ils sont nombreux. Notre pays est toujours réputé pour son extraordinaire savoir-faire dans les disciplines les plus variées. Les talents ne demandent qu'à être exercés.
La jeunesse - par définition - est généreuse, prête à s'enthousiasmer. Elle a seulement besoin d'une direction dans laquelle s'engager, d'un but à atteindre, d'un défi à relever, d'une route à suivre, d'une cause à défendre.
Le redressement du pays en est une - et grandiose. Remettre la France dans le droit chemin est aussi exaltant que s'occuper d'humanitaire dans un pays du tiers-monde.
Le déclin du pays ne serait-il au bout du compte que profond désarroi. A titre d'exemple, est-ce suffisant d'avoir peur du gendarme - pour obtenir plus de sécurité routière, de craindre de dépenser trop pour s'arrêter de fumer?
Où se trouve donc - dans ces affaires - la volonté de l'être humain ?
Messieurs, Mesdames les Ministres,
Nous voulons vous soutenir, car nous avons un urgent besoin de votre réussite mais il est grand temps de définir des objectifs clairs, de cibler les buts à atteindre, d'indiquer les objectifs à réaliser. La feuille de route est encore trop floue.
La France n'est plus adaptée à un monde multipolaire en constante évolution. Certains pays paraissent émerger rapidement et pourraient nous engloutir sans que nous en ayons pris conscience. L'Histoire est faite de déclins spectaculaires des grandes civilisations.
Pourquoi ne dénoncez-vous pas plus souvent les méfaits de l'héritage des précédents gouvernements socialistes, avec certaines de leurs mesures assassines, telles que la mise en œuvre des ruineuses 35 heures, reconnues malheureusement par certains comme un « acquis social ».
Vous avez établi le diagnostic de la maladie dont souffre le pays: l'immobilisme. Osez maintenant et sans tarder, appliquer les remèdes nécessaires à la guérison en procédant aux électrochocs indispensables. Vous avez commencé, mais il y a de grands chantiers à terminer et surtout d'autres à ouvrir:
- la réforme des retraites a été esquissée, mais pas menée à son terme. Le système uniquement par répartition, trop lourd pour les actifs, n'est pas adapté aux données actuelles.
- la répétition des grèves, notamment dans le secteur privilégié des transports, exige un « service minimum» assuré, à l'exemple de la plupart des autres pays européens.
- la question de la laïcité - voile ou pas voile? A-t-on vraiment besoin de légiférer? L'application des dispositions existantes devrait suffire. Rachid KACI, auteur de la République des lâches sait de quoi il parle lorsqu'il dit «il s'agit essentiellement de tester la capacité de résistance de l'Etat français ».
- l'allègement de la fonction publique
Incapable de se gérer elle-même, l'Administration est devenue une hydre monstrueuse, créatrice de gaspillages. Pléthorique, dispendieuse, elle se nourrit d'elle-même et son poids l'empêche d'avancer.
Les rapports de la cour des Comptes, dispensateurs d'évaluations et de solutions, restent dans les tiroirs.
- la législation contraignante du travail freine l'action de l'entreprise, source de production de richesses pour le pays.
- dans le domaine de l'éducation, les projets d'autonomie des Universités et de l'équivalence des diplômes en Europe sont hués par une jeunesse minoritaire, probablement manipulée, qui refuse l'évolution et s'accroche à un conservatisme dépassé. Est-ce une raison pour lui obéir?
- la puissance des syndicats subventionnés par nos impôts. Ils ne représenteront bientôt plus que quelques poignées de dirigeants agressifs et politisés peu préoccupés de trouver les solutions adaptées à l'évolution du monde du travail. Faut-il les craindre?
.........
Messieurs et Mesdames les Ministres,
Le temps presse. Ayez une politique audacieuse, rigoureuse. Reprenez de la vitesse.
Prenez les mesures qui conviennent pour nous enrichir tous en incitant au retour des capitaux et des compétences dans notre pays.
Votre électorat vous réclame de la fermeté : ne le décevez pas. Les batailles ne se gagnent pas en reculant, laisser crier les braillards. «les chiens aboient, la caravane passe».
|